TAFOLPA - Croisière 2006: Ile d'Elbe.
De Port Camargue à Portoferraio Ile d'Elbe
Mai - juin 2006

Le journal de bord de Tafolpa lors de son périple 2006.
par Charlotte et Pierre-André (TAFOLPA) - 24.05.2006

Croisière 2006 Ile d'Elbe
Port Camargue à Varazze

Chers Amis,

Après notre départ de Port-Camargue le 14 mai, avec un jour d'avance et sans les amis qui devaient nous accompagner, nous avons eu des conditions de navigation superbes. Le vent n'a pas molli mais nos vieilles carcasses criaient assez pour aujourd'hui ! Nous avons fait une halte à Marseille après une superbe arrivée de nuit. Les étapes jusqu'à la Ciotat et ensuite Porquerolles se sont passées sans problème. Des Iles d'Hyères à Saint Raphael conditions difficiles avec le vent dans le Q au départ et dans le pif à l'arrivée, deux conditions pas toujours facile à gérer surtout lorsqu'on a envie de faire de l'avance.

A Saint-Raphaël c'est le pied ! Nos cousins, toujours aussi sympathiques, nous hébergent et nous font visiter la ville et les alentours. Grosse découverte, le cadre est magnifique. Nous passions toujours la région en ligne droite, c'était une erreur que nous venons de rectifier. Le départ était prévu pour le samedi mais l'annonce d'un gros coup de vent sur la zone Provence et la découverte d'un problème de transmission radio à bord nous font remettre le départ d'un jour. Ceci nous vaut une sympathique veillée à bord avec nos cousins arrivés avec plein de fioles à déguster, de quoi ętre en pleine forme pour tirer des bords.

Dimanche 21 mai sera le jour d'une formidable corrida. Après avoir débordé la rade d'Agay, une houle de 1 mètre puis 2  puis encore plus haute (PAM dit 3 mètres pour les plus grands creux) nous permet de surfer avec TAFOLPA. Quelques fautes de barre nous montrent très vite qu'il ne faut pas baisser la garde. La vitesse moyenne, je dis bien moyenne est de 6,5 nouds, nous sommes régulièrement à plus de 7 voire 7,5 nouds, ce qui est remarquable vu le matériel embarqué à bord. A 16h00 déjà nous sommes amarrés à Menton, dernier mais superbe village français.

Et nous prenons un jour de repos, enfin presque, PAM une partie de la journée sous la table à carte pour son NMEA (transmissions de données entre les instruments de navigation).

Mardi 23 mai, pas de vent, moteur, arrivée à Impéria dans un port minable. Visite rapide des quais à proximité cela n'a vraiment rient d'Impérial, nous nous sommes fait avoir par le nom ! Ce qui est vraiment curieux c'est qu'il y a énormément de digues mais tournées dans le mauvais sens. Beaucoup de monde à la capitainerie, plus intéressé par leur jeu vidéo ou leur discussion que par les clients. Attribution d'une place d'oů les propriétaires nous jettent à l'heure oů les spaghettis sont al dente. Nous avons passé une horrible nuit balancé dans tous les sens, les mouillages que nous choisissons son en général plus calmes męme par coup de vent. Il y a des étapes comme ça, à oublier très vite.

Mercredi 24 mai, départ de l'enfer, vent modéré droit dans le pif. Un groupe de dauphins vient nous saluer au large de l'île de Gallinara. Emouvant le contact avec ces cétacés qui semblent se frotter à l'étrave du bateau. Męme à un mètre de distance on ne comprend rien de leur nage. Ils se tournent de côté pour mieux nous voir et semblent vous adresser un sourire de bienvenue dans leur monde. Après un regard intense, yeux dans les yeux, ils font des cabrioles à un mètre du voilier qui marche à 6 noeuds.

Entretemps le ciel s'est assombri, il est maintenant très noir, la côte n'est pratiquement plus visible. Nous avons un peu peur de devoir affronter un orage, surtout PAM. Nous décidons d'abréger l'étape qui devait nous conduire à Savona, direction Finale Ligure. En arrivant PAM enlève ses lunettes, mince alors il fait nettement moins noir ! Le port est sale, travaux en cours, personne pour renseigner pas de place . Comme il fait soudainement beaucoup plus clair on continue. Nouvel essai NMEA sur le cap Mele, le bon ! Cela fonctionne vraiment, plus d'hésitation ou de cafouillage inattendu, le système est fiable. Une ondée orageuse nous permet une mise à l'épreuve définitive, nous sommes à l'intérieur et le pilote corrige toutes les dérives dues au vent ou aux courants. Précision à l'arrivée de moins de 40 mètres après 90 minutes de navigation. Il existe encore un ultime perfectionnement technique . ce sera pour plus tard.

Arrivée à Savona après avoir passé devant un terminal pétrolier. Sur le livre de bord une photo avec une vieille tour, on annonce un pont levis et un port en plein centre ville, le port du Grau-du-Roi en somme, super sympa. Oups l'accès se fait par un terminal pour bateaux 20 à 30 fois plus longs que le TAFOLPA, il y a une artère principale de l'autre côté, arrivés au pont levis on ne s'entend plus à bord, marteaux piqueurs, circulation, chargement de ferraille pour la Chine bref, qu'est-ce qu'on est venu faireci ? Si jeunes et déjà en enfer !

Il ne reste qu'une possibilité, rejoindre Varazze en espérant que la situation soit un peu meilleure. Moteur, sans vent, sous un ciel sans nuagesserai-ce un signe ?

Deux solides gaillards arrivent à toute vitesse sur un Zodiac, bienvenue chez nous ! On se frotte les yeux, le paradis est vraiment tout proche de l'enfer. Un port tout neuf, une place à côté de deux voiliers de 15 mètres, des sanitaires comme on en a jamais vu. TAFOLPA bombe le torse pour ętre à la hauteur. Nous passerons 3 nuits dans un confort de ręve dommage la facture a un peu cassé l'effet ! Mais cela vaut quand męme le détour, nous ne regrettons rien.

Voilà en quelques lignes le récit du premier quart de la croisière 2006. Nous espérons que ces lignes vous trouvent en bonne forme. Peut-ętre connaitrez-vous la suite du voyage, cela dépend tellement de l'humeur du
capitaine que rien n'est moins sûr.

Avec les cordiales salutations de l'équipage du TAFOLPA Charlotte & Pierre-André.