Le banquet des Dieux

MYTHOLOGIE

PELOUS : Dieu de la castagne et des caaailloux,, fils d’Athena mais par le maillot. Sur les amulettes retrouvées dans les tombes de l’île de Pharos il est représenté faisant frire des beignets de cervelles. Nos archéologues n’ont pas d’explications sur ce culte étrange.

OZONS : Dieu de la formatic. Sur les bas-reliefs du Parthenon, on le reconnaît facilement à son casque ailé. Ses collègues de l’Olympe le surnomment " Lapinos " car il tire une conclusion plus vite que son ombre. La légende dit qu’il franchit le Styx sous spi ; Zeus s’écria alors " Oh putaing cong, çui là c’est pas un touristeu ! "

LITTLE WING : Arrivé tardivement sur l’Olympe, car il fut longtemps puni par Zeus qui le projeta d’un coup au milieu des Ricains dans un océan de Caca-Colo, assourdi par les barrissement du monstre Madona aux trois mamelles. Il garde de cette épreuve terrible un certain recul par rapport aux évènements qui vont suivre.

LOU BECOU : Dieu de la bouffe. Souvent représenté avec une corne d’abondance. Il est toujours vénéré de nos jours par un pèlerinage célèbre, la légende voulant qu’il pratique souvent la saint jacques sautée au beurre. Le civet de biche n’est pas mal non plus, mais bon, je m’égare, je m’égare…

KOANTIC : Dieu du pétrole car il se réfugie dans les limbes proches des contrées de shellchimie son origine est mal connue, peut-être armoricaine. On a retrouvé récemment une sculpture envasée dans l’étang de Thau, attribuée à Phidias où on le voit barbu, armé d’un mât de navire, un pied solidement encastré dans Fort Brescou. Ces symboles mystérieux n’ont pas encore été déchiffrés.

VENTOSE : Dieu terrible de la révolution. Tous ses collègues furent décapités par Zeus lui-même qui dans sa colère rétablit l’empire par le coup d’état de 2 décembre, mais c’est une autre histoire. En tout cas, depuis, il ère près des rivages de Mare Nostrum, un carnet rouge dans une main, précédé de sa chienne fille de Cerbère, gardien de la Darse Neuve.

NUNKY : Dieu des prisonniers, car il est le seul de l’Olympe à être en tôle. Poseidon qui est son ami le fit voyager dans les siècles futurs d’où il revint affublé du curieux nom de Bismarck… Allez savoir pourquoi…

TARANIS : Dieu de la foudre. Comme il prenait le travail de Zeus lui-même, il est puni et, tout noir, doit naviguer jusqu’à l’éternité au milieu des Teutons, Bataves et Grands Bretons qui infestent les côtes costabraviennes.

 

Le Récitant

Le Cœur des Vierges

Les Spectateurs

Le Chien

 

 

La scène se passe dans la Darse du Mourillon, contrée très proche de l’Olympe, mais encore un peu profane car nous verrons que de simples passants se mêlent parfois aux dieux. D’ailleurs nous sommes si proches de Zeus qu’il veillera sur ses collègues tout au long de l’histoire, caché la haut à droite de Charles de Gaulle.

KOANTIC est sur son nuage du ponton H…

LES VIERGES

Hélas hélas hélas…

Zeus ! qu’est-ce que tu bricoles ?

Serait-ce la cantinière que tu pelotes ?

Car pour le pastaga point n’avons de flotte !

Pour cette bringue, ça sera pétole !

LE RECITANT

Et le deussanvingt, que dalle ! Pas de glacière

Les dieux, ces couillons, ils l’auront chaude, la bière !

KOANTIC

Ah ! Zeus ! L’étrange peine

Pour le gardien j’ai les yeux de Chimène ! (car Koantic avait des lettres !)

Y m’énerve, Y m’énerve !

Pour sûr, l’est encore dans les jupes de Minerve !

Et toute l’Olympe qu’arrive ! Je reste con comme un œuf

Ah foutre !Y va êt’ beau le MED 2009 !

 

ZEUS

(Tout bas)

Je me marre ! Je m’explique :

J’ai inventé la foudre…

LES VIERGES

(Très fort)

Badaboum !

ZEUS

(Tout bas)

J’ai inventé l’eau

Le gaz

L’eau dans le gaz !

LES VIERGES

(Très fort)

Pssschittt !

ZEUS

(De plus en plus fort)

Mais alors… Mais alors… Ah ça c’est bien envoyé !

J’ai inventé… J’ai inventé .. Les jours fériés !

Et le gardien… Il est en congé !

UN PASSANT

(zozotant)

Pouf pouf pouf ! Ve pouffe ! Tiens ? F’est l’heure ! Pouf pouf !

Ve m’en vais de fe pas manver un bon couf couf !

Fin du troisième acte

 

Le soir tombe et l’angoisse se fait palpable… Pas d’eau, pas de jus, pas de gardien… Et les dieux qui arrivent….

TARANIS

C’est la muse Téesseffe qui me l’a dit

En ces lieux les dieux vont tous se rassembler

Lou Bécou sera là, avec son fameux pâté

Mais dis moi : ce port, l’est pas un peu pourri ?

KOANTIC

Taisons nous, restons calme

Taranis dans son courroux

C’est sûr va gueuler, me foutre des coups

Me remettre aux mortels à coups de palmes !

UN PETIT MATELOT (qui passait par là)

Mais dis moi, vénérable Koantic, sans vouloir t’offenser

N’est-ce pas, sur le G

Mais non, pas le point

Gros malin

Là, sur le ponton G, ne verrai-je point quelques robinets ?

Et le deussanvingt, tout joli, de ses trois trous libre d’accès ?

LES VIERGES

Ploum ploum Tralala ! En couronne tressons des fleurs

Nul zéphir, point de mistral, un instant de bonheur

Poséidon dans sa joie calme sa vague, fait une eau miroir

Les dieux, gloire à eux, vont manger le pâté, et boire.

Zeus est content, et Jean François, et Charles de Gaulle

Et nous, délivrées, des marins rejoignons la piaule.

LES SPECTATEURS

(Les Spectateurs se rassemblent sur le pont de Charles de Gaulle et jettent leurs bonnets vers les cieux)

Hip Hip Hip ! Hourra !

LE RECITANT

Ah putaing de cong ! Que c’est beau !

Pour un peu on dirait du Giono !

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Pour cette scène le décor est le même. Le soir tombe et on distingue au loin Charles de Gaulle qui brille de mille feux. Quelques muses court vêtues cherchent le marin pour broder un alexandrin ou deux. Seul mortel parmi les dieux, un modeste pêcheur assistera à toute la scène.

PELOUS

A moi, Comte, deux mots !

Parle

Connais-tu bien Don Diègue ?

LES SPECTATEURS

OUH ! OUH ! OUH ! Remboursez !

LE RECITANT

(Tout bas)

Pelous de cervelle abusant en beignets

Par malheur se serait trompé de livret ?

(A voix haute)

O Divin Pelous ! Jésus-Christ n’est point né et Corneille non plus

LE PECHEUR

Moi, Chuis d’là bas mais j’pêche toujours ici

Au bercail les gosses, y’ m’donnent le tournis

Ici chuis peinard j’ai la canne, le moulinet et les bigorneaux

Mais v’là qu’les Roumis y’m’gonflent avec leurs Bénétaux !

PELOUS

Hum ! Hum ! Bonjour cher collègue. Est-ce bien ici

Que les dieux sur ce nuage en festin seront nourris ?

Voulez-vous de mon esquif prendre l’amarre ?

De cette putain de merde de pendille

Me démêler l’entre lac ?

Du ponton trop haut m’abaisser le niveau ?

De mon ancre perfide nettoyer le pivot ?

Et si du deussanvingt vous me passez le câble

Vous calmerez la douleur que j’ai dans le râble .

VENTOSE

Zeus en sa bonté m’a pris parmi les dieux

De Poséidon il apaisa le courroux

Pour sur la mer voyager tout doux

De Cupidon il lança les traits

Pour qu’en amoureux je puisse voyager

De Cerbère il me confia la fille

(Ce qu’elle bouffe, c’est pas des broutilles !)

Mais Nomdadzou, pourquoi cet enfoiré

Il m’a tiré mon carnet ?

LES VIERGES

Hélas ! Hélas ! Hélas !

De nos ongles carmins griffons nous les deux joues

Du voile de la douleur couvrons notre tête

Si Zeus envoyait pour rigoler un méchant gabelou

De Ventose amoureux on couperait la tête.

JEAN-FRANCOIS

Jean-François n’est pas un dieu, ni un demi-dieu, ni un héros. Jean François est un Chef. Un Chef ça ne parle pas en vers, un Chef ça ne parle pas en prose, un Chef ça donne des avis définitifs, un Chef ça donne des ordres, Un chef c’est un Chef, voilà.

Eh ! Oh ! Là, Zeus tu déconnes. Il a pas encore payé sa cotise, un membre sans tête ça ressemble à quoi ? Non, sans blague !

 

LES VIERGES

Un membre sans tête ?

Mais que ferons-nous, alors, de nos vertus ?

LES SPECTATEURS

Allons les enfants !

C’est le carré blanc !

Il est vraiment

temps

D’aller vous coucher !

Fin du vingt-cinquième acte

 

 

Nous sommes toujours au Mourillon, la nuit est encore un peu plus tombée (près de l’Olympe la pesanteur est faible et la nuit tombe très lentement).Un Coriscaféri, étrange créature sortie des enfers se tient à distance respectueuse : avec les dieux on ne sait jamais ! Quelques Corses anthropophages font cuire des brochettes sur le dos du Corsicaféri.

NUNKY

C’est moi, Nunky. Je suis tout en tôles

Je suis fier, je suis beau, des machines volantes je connais le secret

Si tu me rentres dedans, c’est pas drôle

Et si je t’emboutis, t’es fichu, raccourci, toi qui n’es qu’en plastic !

UN CORSE

Quoi ? Plastic ? Il a dit Plastic ?

NUNKY

En effet, gros benet

Se frotter à moi fait l’effet d’une bombe

UN CORSE

Chic alors ! Va y avoir des bombes !

LES VIERGES

(Font une ronde, sur l’air la marche de la légion)

Maman les p’tits Bénétau

Qui vont sur l’eau

Ont-ils des èèèèèèles

Meu non mon gros bèta

S’ils en avaient, seraient pas des dieux ! Eh ! Banane !

(Elles collent une tarte au petit nenfant et sortent en gazouillant)

LES SPECTATEURS

Ils nous semblait, en prenant nos billets

Que pour huit dieux ont donnait un banquet

Il en manque bezef et y a rien à becqueter

Si ça continue, faudra nous rembourser !

LOU BECOU

Zeus me mit en route vers les dieux assemblés

Je viens du levant aux vierges nues et bronzées

J’apporte le civet, les saint-jacques et le pâté

Du nectar tout rosé humez moi ce bouquet

On va tous s’empiffrer à en avoir le hoquet

LES SPECTATEURS

Holà ! Holà !

Des rimes en " é " ça commence à bien faire !

Et sur les gradins on s’use le postère 

Pour un truc de gloutons

En vers de mirliton !

ZEUS

O Dieux !

Si ça continue, du Charles de Gaulle je sonne le canon !

Ah bon ? Il est cassé ? Sortez donc les avions !

Vraiment ? Alors en avant toute si y a plus de Rafale !

De quoi ? Il manque une pale ? Quel est donc ce bazar ?

Comme moi je suis Zeus, ce machin est lupanar !

(La scène est confuse, car un curieux personnage fait son entrée sans qu’on ne l’ait sonné)

N.S.

Qui sont ces pauv’cons qui s’ prennent pour des dieux ?

Même pas ils respectent le matos de l’Etat

Laisse, Kharla ! Tu m’énerves, j’ai pus d’complexes

A virer tous ces ploucs à grand coups de Rolleix ! :

JEAN-FRANCOIS

En voilà un qui ne sait même pas que le Président, ici, c’est moi ! A-t-il seulement ramené vingt Euros ? Et ça se trouve il n’a pas de bateau… Viendrait de la banlieue que ça m’étonnerait pas… Mais que fait la police ? A moi les archers ! Virez-moi ce moustique, le Président, c’est moi !

LITTLE WING

Pardonnez-moi Messieurs, je trouble votre quiétude

Je m’excuse, vraiment, je suis dieu mais j’ai pas l’habitude

Je fais juste passer sans vouloir vous troubler, car Zéphir sur ses ailes

M’a porté jusqu’ici, j’ai qu’un petit diésel

Et encore c’est pas tout, des fois, il est bouché !

Non, non, vous dérangez pas je veux juste une place

Pour parer mon nuage nickel comme un palace

Faut dire, Messieurs, que fiston, ce demi-dieu

De Phoebos frôle le char, la haut dans les cieux

L’est maniaque, le bougre ! Faut faire au mieux !

Pour un peu de vomi me fait tout un fourbi !

LE RECITANT

Les voilà rassemblés, il ne manque qu’Ozons

Les Moires mieux que mon petit doigt me susurrent à l’oreille

Que là bas vers Ciotat, à l’Olympe toute pareille

Le géant Mégaoctet et son fils Microsoft tout petit

Mais malin, plein de bits, pour faire du pognon

L’ont gardé en leur clan

Prisonnier d’un écran

LES VIERGES

Il fait nuit, les oiseaux font cui-cui

Un petit casse-dalle et au lit !

Du jambon, du saucisson, un pastis, des cacahuètes

Un sandwich au saumon, pas de fayots, afin que nul ne pète !

Fin du dixième livre

 

Nous sommes en mer, très loin après les passes toulonnaises, aux marches de l’Olympe. Tous les convives chez Nunky. Seul, Lou Becou caracole en avant pour immortaliser la scène (c’est idiot, chez les dieux on ne meurt pas). L’atmosphère est glauque, des monstres marins passent et repassent et les sirènes sont bien tentantes…

 

NUNKY

Téèsseffe me dit que notre collègue Ozons n’est pas loin

Taranis ! Toi tu barres, tiens toi loin de ces monstres marins

Koantic ! Prends les jumelles…

Mais non, gros malin

Pas les vierges qui égayent cette littérature ! T’es un chien !

Faut tout lui dire, à son âge, il délire, pense qu’à ça,

ça le rend gaga !

Ah ! Au loin le voilà

UNE VIERGE

Ozons ! Qu’il est beau tout bronzé sous son casque doré

Athéna retiens moi, c’est trop fort, je lui donne un baiser

LES VIERGES

Ca va pas ? pour un peu tu lui colles un patin

Il lâche la barre, se retourne, ça fait coup de frein

Se fout à l’eau, barbotte comme un gland

Jamais tu as lu la bible des Glénans ?

Mais dis moi, Eole se fâche , il se penche,

Montre son flanc. Ne vois-tu rien, tête de linotte ?

Il me semble, par Prométhée que c’est le trou des chiottes !

LES SPECTATEURS

Encore ! Ca fait des années qu’il nous la sort.

C’est pas marrant, remboursez et après on sort !

LE RECITANT

Ah ! Mais… Par Zeus ! Il nous fait le coup du spi !

Est-il fou ? L’inconscient passera-t-il le Styx ?

Il a pris la potion qui fait pchitt, tout comme Astérix.

LES SPECTATEURS

Ooooolèèèè ! Il est passé ! Le voilà maintenant

Bien peinard glissant sur l’onde comme au Léman

Enfin ! Les voilà bientôt rassemblés, on va se casser

Une vierge, un sandwich et au lit, tranquillement.

LOU BECOU

Pour fêter ça je vous fais la danse des trois voiles

LES SPECTATEURS

? ? ?

Fin du livre que chais plus lequel

 

Ils sont venus, ils sont tous là, on dresse la table, on tartine, on se passe les plats, bref on gueuletonne comme seuls les dieux savent faire.

KOANTIC

(Qui n’a pas fini son œuf dur)

Que tout le monde fe plafe fur le ponton

Pour la foto de chamille !

LE CHIEN

Tout ce qui tombe, je bouffe

Et tant pis si je m’étouffe.

LES VIERGES

Voilà , laissons là les dieux, ce n’est pas pour nous mortels

Vers l’Olympe ils s’évadent à grands coups de bénéteau

Des rivages inconnus ils s’approchent, ingénus

Et se voient demander des Zeuros à plein panniers

La mer est peuplée hélas de marchands qui se foutent pas mal

De nos frêles esquifs et même on nous a dit : " pour un mâle

Au d’sous d’ 45 pieds, j’ monte pas ! "

Les pauvres avec le First3O, ne leur reste la bringue

Et avec les copains faire un 2009 de dingues.

L’orchestre joue la Marseillaise, en Grec ancien

Fin du dernier livre.