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Panique à Porquerolles


Jean François bonisseur du first30, alias JFD117 poussa la porte capitonnée et se dirigea vers le fauteuil de cuir, face au vieux. Le tondu juste éclairé par sa lampe de bureau laissait voir seulement son mouchodrome et ses mains jointes sur le sous-main bien propre. Un stylo de luxe et deux téléphones : le noir pour le service et le rouge pour le ministre. Silence de tombe. ça va chier, que je me dis en moi-même.

-"Antoine, je suis inquiet". Antoine ; il m'a appelé Antoine. S'il me confond avec l'autre, c'est que c'est du sérieux au carré, au moins ! "En Haut Lieu, on est très peiné" (merci pour le "n"!)... "On craint pour nos marins... Pour tout dire, on craint pour l'existence même du CDG". Le CDG ! Fichtre ! Serait-ce encore un coup de ceux d'en face ?

JF Bonisseur du First30 en avait vu d'autres. Il se souvint de sa dernière mission où, chevauchant une somptueuse espionne aux seins d'albâtre, il avait détourné au dernier moment le missile terroriste*. Beau, bronzé, 1m80, carrure de rugbyman, élégant, assez choyé du sexe faible (en toute modestie), il était né espion, fait pour être espion, craint de tous les espions d'en face. Mais protéger le CDG... Pas sûr de revenir entier...

"La DS du ministre vous attend en bas et vous prenez la Caravelle de 18h45 pour Toulon. Votre contact sera Stanislas au "repos du marin". Il vous donnera les instructions". Il se lève.

Yapuka, que je me dis. Même pas pu faire la bise à Félicie !

*"V2 sur Port Laf' " du même auteur.


Jean François bonisseur du first30, alias JFD117 poussa la porte capitonnée et se dirigea vers le fauteuil de cuir, face au bar. Le loufiat juste éclairé par sa lampe rose laissait voir seulement ses cheveux gras et ses mains jointes sur le comptoir bien propre. Un cognac de luxe et deux téléphones : le noir pour la salle et le rouge pour les chambres. Silence de tombe. ça va chier, que je me dis en moi-même. Auparavant (chinois) JFD117 avait été un peu surpris par l'enseigne lumineuse rose bonbon : AU REPOS DU MARIN - Club échangiste. Mais bon, la mission, c'est la mission, disait le bon docteur à minuit*.

Au milieu de la salle sur un tapis miteux un noir splendide aux muscles d'ébènes chevauchait une somptueuse espionne aux seins d'albâtre. Un petit vieillard bedonnant, complètement nu, lui chatouillait le fessier d'une plume de goéland. Il se tourna vers JFD et d'un air las lui dit "chez nous on a un proverbe : mou du gland, plume de goéland !" JFD en conclut qu'il était peut-être Breton, en tout cas proche de la mer.

-"Ah ! Monsieur ZAS ! Je vous attendais", dit le larbin. Moi, tu me connais, quand on me prend pour l'autre je m'énerve. C'est pas Félicie qui dira le contraire. Il fait des yeux ronds "Oh bonne mère ! Je m'ai trompé de décor ! Vous voulez que je le change ?" -"Laisse béton, chuis attendu" bérurè-je. 

* Pour ceux qui connaissent


  

Jean François bonisseur du first30, alias JFD117 poussa la porte capitonnée et se dirigea vers le canapé de cuir, face au miroir. Stanislas juste éclairé par sa lampe rose laissait voir seulement ses cheveux d'ébène et sa somptueuse poitrine aux seins d'albâtre . Un champagne de luxe et deux téléphones : le noir pour la salle et le rouge pour les chambres. Silence de tombe.

Moi, tu me connais, quand je vois une moussmé carrossée pine enfarinée* j'en ai des trémolos dans le petit bateau même si son blaze c'est Stanislas.

Qu'est-ce que je fais-je ? **Boulot d'abord où fais-moi-mal-Johnny toussuite ? Cornélien, je vous dis ! Et si je faisais les deux zensemble ? Voui madame. Même la bouche pleine il bosse encore, votre espion chéri.

-"Périmètre du carré ? - Quatre fois le côté". "C'est bon pour le mot de passe. Prenez moi dans vos bras, on nous regarde". Tu parles que je m'exé-culte ! ***

Ce qu'elle me fait voir... que t'en a jamais vu comme ça : la tondeuse a pédales, le tourniquet moldave, descendez voir ça me chatouille, le vazimarcel, la papillote à surprises, la bonbonnière délirante, et même la pascaline à roue plate ****. Et pendant ce temps keskifé votre JFD adoré ? Il bosse ! Et je sais maintenant que je dois aller à bord du CDG, que le contre-amiral m'attend et que c'est grave grave grave. S'cusez, je dois finir ma'ame dirait Béru.

"Pork and roll" agonise-t-elle. Schlak-pfff meurt-elle. Surprenant pour une approbation coîtale, non ? Subséquemment, et même tout à fait en même temps, je la trouve bien mollassonne la petite Stanislas.

De la main droite JFD117 sentit nettement la fléchette au curare fichée à la base de la nuque. Stanislas n'avait pas souffert : encore un coup de ceux d'en face !

Etonnant, n'est-il pas ? 

* bon, je sais...

** voui voui c'est pas beau...

*** J'aurais pas du...

**** "Roue pète" j'ai pas osé, ça fait vulgaire.}


 

Jean François bonisseur du first30, alias JFD117 poussa la porte capitonnée et se dirigea vers le fauteuil de cuir, face au planton. Le marin juste éclairé par sa lampe tempête laissait voir seulement son pompon et ses mains jointes sur le PM bien propre. Un stylo et deux téléphones : le noir pour l'arsenal et le rouge pour le CDG. Silence de tombe.

" PI ? - 3,1416. C'est bon pour le mot de passe, je vous appelle un quartier-maître".

-"Quartier-maître Yves le Goff. Je dois vous conduire à la passerelle du CDG". JFD le suivit de son pas de félin aux aguets. Il portait un costume d'alpaga de bonne coupe, des chaussures que le labo lui avait faites sur mesure : le talon creux dissimulait un émetteur minuscule sur la fréquence de radio Paris ; totalement silencieuses, elles ne laissaient aucune trace. En face ils n'avaient vu que du feu.

Il se souvint de sa dernière mission où, chevauchant une somptueuse espionne aux seins d'ébène, il avait détourné au dernier moment le sous-marin terroriste*. Beau, bronzé, 1m80, carrure de tennisman, élégant, assez choyé du sexe faible (en toute modestie), il était né espion, fait pour être espion, craint de tous les espions d'en face. Mais protéger le CDG... Pas sûr de revenir à pied...

-"Je dois vous laisser à la passerelle où l'enseigne de vaisseau vous prendra en charge". JFD observa en passant les frégates neuves et leurs missiles VX2345 capables d'anéantir une division soviétique dans ses quartiers. Plus loin des vedettes rapides munies du canon QW6789 pouvaient repousser toute attaque communiste dans un rayon de 30km. Il se sentit malgré tout rassuré. Mais il y avait leurs maudits espions. Silencieusement, il enrageait de sentir l'occident menacé par ces barbares. 

* "Sous-marin sur Port Camargue" du même auteur.

 


-"Enseigne de vaisseau Maryvonne le Goff. Bienvenue à bord".

Imagine : petit tricorne blanc-bleu, chignon blond, mae-west 95b sous le veston croisé et des gambettes... Moi, tu me connais, une majorette pareille dès que je peux je la mésommagemadame ! Je regarde même pas la muraille du CDG : rien ne vaut la poupe de marinette

-"Le CDG est un monstre de technologie secrète, aussi nous sommes contraints de vous bander les yeux pour vous conduire jusqu'au Pacha".-"Rien que les yeux ?" Elle ignore ma réponse : service service ! Mon petit Antoine, celle là faudra la jouer finaud !

D'adorables mimines parfumées me nouent le bandeau derrière la nuque, se posent sur mes épaules et me poussent sur la coupée.

Holà, JFD, faudrait vérifier si tu-tues est bien dans son holster ! Faudrait pas qu'on me cadavérise militairement ! Faut dire que pour cette mission j'ai pris mon "GLLOQ69 spécial". Un engin qui t'envoie un pruneau direct dans la cloche du bord, ça rebondit sur la poêle du cuistot, ricoche sur le dentier du bistroquet, fait demi-tour sur la pendule, traverse un boeuf dans la longueur et se pose doucement à tes pieds. C'est dire si votre JFD adoré a de quoi se défendre.

On marche vachement longtemps.

Balko sentait les mains de Maryvonne lui pétrir doucement les épaules. Ses seins durcis frôlaient son dos d'athlète fait pour tuer. Une onde de désir lui parcourut l'échine...*

-"Nous nous arrêtons là, je vous débande" Purée Maryvonne comment qu't'y es belle ! -"Capitaine Pierre-Yves le Goff, des services secrets de la Marine. Je vais vous introduire auprès du contre amiral commandant le CDG". Béru lui aurait déjà collé une baffe ! 

* Pour la suite, lire "ZAS à Concarneau" chez le même éditeur.


Jean François bonisseur du first30, alias JFD117 poussa la porte capitonnée et se dirigea vers le fauteuil de cuir, face au Pacha. Le contre amiral juste éclairé par sa lampe de bureau laissait voir seulement son mouchodrome et ses mains jointes sur le sous-main bien propre. Un stylo de luxe et deux téléphones : le noir pour le pont et le rouge pour la machine. Silence de tombe. ça va chier, que je me dis en moi-même.

-"Racine de deux ?' '-‘'1,414" -"Correct pour le mot de passe !"

L'amiral Jean-Édouard de Lamoulenvrac porte beau ses origines nobles : regard bleu acier fixé sur l'horizon lointain, poitrine bardée de décorations multicolores. Je peux reconnaître : la bataille de Lépante, la prise du château d'if par la smala d'Abd El Kader, La Garenne-Colombes Bercy par les canaux en planche à voile, le passage du pont d'Arcolle en sous-marin à pédales, la médaille des joyeux naturistes de Port Grimaud, la "Royal Cross of sixty-nine", la médaille d'argent du lanceur de pantoufle, et bien sûr le ruban de grand croix des sous-mariniers pétomanes.

-"Mon cher, l'heure est grave. Vous n'ignorez pas que le CDG connaît quelques déboires. Ces foutus bâtards nous ont volé le secret du Pélardonium 98 ! Vous vous rendez compte ? Notre réacteur à zibules arrêté ! Nos catapultes hélicoïdes bloquées ! Notre chasseur à décollage rétro pédalé cloué au sol ! L'honneur de la France, Monsieur. Notre Président qui trépigne ! La Carlita qui dépérit ! Où va-t-on, j'vous l'demande ?".

117 réfléchissait, perplexe. On sortait juste de la guerre... Et si c'était un coup des autres ? Ceux d'en face ? IL fallait absolument contacter le Major de l'OSS. Lui seul pourrait trouver les contacts nécessaires pour infiltrer les autres. Une taupe. La belle Héleina CouscousKaïa ?

-"Canonnier le Goff ! Conduisez notre ami aux machines, il comprendra mieux."

 


Le canonnier Jean-Yves Marie le Goff était tellement petit qu'il aurait pu être facilement premier mètre*. -"Faut que je vous bande". V'la qu'ça r'commence ! Dans le genre guidage je préférais la Maryvonne...

-"Un deux trois ?'' -‘'Quatre cinq six !" "Affirmatif pour le mot de passe ! Libérez notre ami !".

Ben mon colon ! Je suis dans un machin grand comme les galeries Barbès. Des tuyaux de partout. Des compteurs. Des pompes : à fric, à eau, à ma zoute, à excréments** ; à l'huile, au vinaigre, au sel, au poivre (un peu de moutarde, tu brasses bien et hop ! Tu sers ça avec une laitue du jardin de Félicie et tu pousses avec un coup de beaujolpif). Des pompes à phynance, à vélo, à zibules, à bière, à essence unique, à essence dessus dessous, à essence en émoi, et moi et moi.

-"Je me présente : Jean-Marie le Goff, ingénieur nucléaire. ("Avec leur nuque légère, finiront par rendre ma Berthe lumidescente, j'te jure" dit souvent le Gravos). "Vous voyez ce machin, là, gros comme une Seb 4,5 litres ? Hé bien grâce au Pélardonium 98 c'est de là que sort toute l'énergie du CDG. Pas beau çà ? Seulement voilà, le Pet 98 -c'est son symbole chimique- y en a plus, a pus ! Fini ! M'ont chouré le tiki plein de Pet 98, ces enflures. Le tiki, c'est ce qui sert à trier les neutrons. Un bijou de technologie française, Monsieur. C'est moi le premier qui l'ai vu, le vrai neutron. Pas le neutron des Ricains ou des Ruskoff."

Me fait voir un machin plein de zibules avec un trou pour voir dedans. "Un neutron binoscope, monsieur. Parfaitement ! Et avec cet appareil j'ai vu le premier neutron français, le seul, le vrai : le neutron bine ! L'isoler fut un jeu d'enfant ; le trier grâce au tiki, une broutille".

Balko sentait les mains de Maryvonne lui pétrir doucement les épaules. Ses seins durcis frôlaient son dos d'athlète fait pour tuer. Une onde de désir lui parcourut l'échine...***

-"Ah! J'oubliais : l'enfant de péripatéticienne qui a pris le Pet a laissé tombé ça". Un bout de carton, c'est un morceau de cahier de papier à cigarette "Job", dessus il y a écrit : "24 Septembre, sur le Bismarck" et c'est signé : "l'amiral".

Ben mon vieux...

* C'est petit, disait la danseuse.

** Pour faire plus littéraire.

*** Pour la suite, lire "ZAS au salon nautique" chez le même éditeur.

 


Tu sais pas ? Tout ça, je m'en tamponne... Préfèrerais la mae-west 95b de Maryvonne... Puis trouver leur trucmachin 98 et rentrer à Pantruche parce que voilà, la Grande Maison, ça me manque !

-"Dites-moi canonnier, Pork and roll ça vous dit quelque chose ? " -"Oh ! Moé chais point ! M'appelle le Goff mais chuis morvandiau natif du Morvan où qu'ma mouère l'a fauté avec l'Alfred qu'est vacher à la ferme d'l'Emile. Z'ont fait leur affaire dans la fenière et neuf mois d'après me v'la le Goff morvandiau natif du Morvan, qu'c'est pas loin du mitan d'la contrée..."

-"Hé Oh ! Pork and Roll ? " -" Voyez vouèr avec mon collègue Boutefigue qu'est natif de Toulon, vu qu'sa mouère..." -"Stop ! Halte ! ou je t'enlève les piles !"

"Allez donc, mon brave, me quérir céans le Sieur Boutefigues. Miladious !" Il y a des moments où il faut prendre ses distances, non mais.

Boutefigues est commando de marine, c'est un dur, un vrai : son treillis camouflé est troussé sur des bras gros commak. Tatouage bras gauche : épée ornée de "pour Dieu, la France et ma mère" ; bras droit : sirène avec "Toutes des salopes, sauf Maman". Un élégant kilt écossais et des pantoufles à pompons donnent une note de gaîté à cette tenue martiale.

-"S'cusez m'sieur, mais la tenue c'est pour l'Europe. Finie la guerre qu'ils disent. Et du coup on panache les uniformes. C'est moderne".

-"Pork and roll, ça vous dit ?". -"O Pôvre ! Si ça me dit ? Mais c'est Porquerolles ! Tenez si vous vous dépêchez, vous attrapez Iles d'Or Express et vous y êtes dans une heure". Balko ôta la sûreté de son WXC 345. Il se tourna vers le gars du MGTD. Il avait pris la grenade en plein dans le bas ventre. Un peu d'intestin lui sortait par l'oreille. ‘'Ah c'est comme ça ? Eh bien on va balancer la purée''. John Bush, le type de la CIA lui avait bien dit : ‘'ces orientaux... pas fiables''*. Pas besoin de Maryvonne pour trouver la sortie : j'ai mon costard invisible.

Et tu connais la nouvelle ? On est le 24 septembre ! 

* vous lirez la suite dans "ZAS et les filles de Garches" chez le même éditeur.


Iles d'Or Express est un vieux sabot qui pue le mazout. Mes chéries votre JFD adoré, il est dans la panade. Le Bismarck, il a coulé que le Vieux il était encore jeune ! Quant à l'amiral... Va pas nous faire un enfant dans le dos tout d'même ! Un traîne sabre particulé comme lui qui drive le CDG, nous péter dans les doigts... Non, pas possible.

Je fais un tour sur le rafiot. Le captain, à voir toute cette humanité vacancière, devient pas barjot ?

ça commence par le couple modèle : Môssieur en marcel-espadrilles-casquette Ricard, bobonne en short-godasses plastoc rose-cabas-parasol... Des casquettes, t'as le choix : Nicolas (le velours de l'estomac), Pernod (la boisson des sportifs), souvenir de Lourdes, magasins J (J'y cours parce que j'y gagne), galeries Barbes (102 boulevard Barbes), shampooing Dop (Dop Dop Dop adoptez le shampoing Dop), et même la toute blanche avec "Fausto Copi" écrit dessus. Un troupeau de flamands roses*, une poignée de chiards à casquettes aussi mais "en vacances avec la CGT", la mono en short... là c'est mieux ! (Tiens et Maryvonne ?). C'est tout.

Beueueuark ! ça vient de l'arrière. J'avais oublié : il y a du monde à l'arrière. Et quel monde ! Béru tient sa Berthe par une aile. Elle salue gentiment les sardines à grands coups de remontées de blanquette. Pinaud est là qui approuve -"Si t'as quelque chose à vomir, ça soulage". Monsieur le coiffeur de Madame tient BB par la culotte, histoire de garder un souvenir si elle bascule côté sardines. Tout ces bipèdes en chemise tahitienne et chapeau de paille Dubonnet (Du beau du bon Dubonnet).

-"Voyez, m'sieur JFD117, ma Berthe si elle finit la blanquette en se levant, ça finit toujours mal".

Dieu du ciel ! qui sont ces gens ? Me serai-je encore trompé de décor ? Murmura 117 en vérifiant son arme. JFD117 remarqua l'étrange personnage qui s'était enduit d'ambre solaire. Avec sa trogne mal rasée on pouvait penser à un camouflage. "A surveiller", pensa-t-il. 

* Belges bronzés


-"Vous frappez pas ! Chuis pas z'en mission mais en paire mission. Rapport à c'que l'Antoine il est resté chez moman que c'est la saison des laitues. Du coup le Tondu y nous z'a tous jeté. "Reposez vous, mes braves, vous en avez besoin". Ben alors l'Alfred (c'est le coiffeur du quartier et de Berthe aussi) y nous dit : ‘'j'ai des potes qu'ont des canotes à Porquerolles et qui font une nouba que vous allez voir c'que vous allez voir !'' On a pris la Juva d'Alfred, celle où qu'est écrit : CADUM avec un chtard qui rigole tellement qu'il a l'air tarte.

Notez que pour pisser en route on a souffert, rapport au fait que la Juva elle a que deux fenêtres et qu'le Pinaud et moi on était derrière.

R'garde moi l'autre : y gueule comme un veau que j'lui ai écrasé les nougats. Et moi p'têtre j'ai pas eu ton mégot dégueulasse dans les trous d'nez ? Face de triste ! Vous bilez pas Pinuche et moi on fait la paire. On s'balance des fions mais on s'aime bein. Hein l'déprimé ?

ça y est ma Berthe, t'as tout r'balancé ? Pas raisonab' que t'es. La dernière fois, c'était sur la péniche des zeuvres de la maison poulaga. L'avait fini les tripes mode d'la veille. Core un peu j'faisais comme elle ! Moi qu'mon tonton il était loufiat sur les bateaux mouches !"

-"Dis moi vieux débris, comment qu'c'est leur blaze aux zesquifs de tes potes ? ".

Il sort un crayon d'au moins 2cm. de sa poche, souffle dessus pour dégager les déchets divers qui parsèment l'instrument, lèche la mine et note sur un carnet de feuilles Job : TARANIS ; LOU BICOU ; KOANTIC ; BIP ; LAITA ; KAKITO ; NUNKY.

-"L'Alfred ! Oh Alfred ! Arrête, t'occuperas de la toison de Berthe après. Nunky c'est pas çui qu'il est tout en féraille et qu'ses potes ils l'appellent BISMARCK pour le faire bisquer ? Pis y a pas deux gonzes pleins de pognon qu'y sont venus d'vachement loin avec une Fégate ? Bon, pognon ou pas si z'ont pas le beaujolpif dans leur paquetage, on les vire. Non mais c'que j'ai une Fégate, moi ? Et l'ancêtre qu'a tout manigancé, l'appellent pas tous l'amiral, ces enflures ?"

-"T'as noté le number du pont thon ? que si en plus que y pas le métro on se fout à la baille..."

JF 117 leva un sourcil , étonné. C'est pour ça qu'on avait frôlé la troisième guerre mondiale ? Il imaginait les rires de ceux d'en face...

Balko contempla la marquise étendue sur les draps froissés. Il admirait sa poitrine somptueuse aux seins d'albâtre. Une fléchette au curare avait mis fin à ses délires sensuels. Dommage se dit-il mais enfin quatre vingt chasseurs, des Mig 21 en plus ! On avait frôlé la troisième contre ces foutus bâtards. il rangea son arme, enfourcha JOly Jumper et s'éloigna dans le couchant, fredonnant "I'm a poor lonesome cow boy"

O bonne mère ! Je m'ai trompé de décor ?

 


C'était le temps des "lycée mixte d'état". Internat pour tout le monde et mixité obligatoire. Mixité toute relative : les garçons côté mur, les filles côté fenêtre. Blouse rose pour ces dames et grise pour leurs chéris. Cours de récré et salles d'études séparées, of course. Littérature autorisée : de Rabelais (expurgé) à Marcel Proust ("prout" pour les potaches) avec un crochet par les "mémoires de guerre", pages choisies. Les surgés veillaient au grain (sans VHF). Les nôtres s'appelaient, enfin on les appelait "Minet" et "Adèle". Toute littérature interdite surprise glissée entre les pages du bouquin de sciences-nat (le plus gros) se soldait par une confiscation d'office et un dimanche en promenade. Interdits : les "illustrés" Spirou, Tintin, et Pilote (Mâtin ! Quel journal !) Boris Vian -nos grands frères se faisaient encore dégommer dans les joies de la décolonisation- et les polards : la Série Noire, "Coplan" "OSS 117",dont les auteurs maniaient le cliché et le ciseau-colle avec un talent certain. et enfin "San-Antonio". Bouquins dévorés dans la "valiserie" après l'extinction des feux dans les odeurs de godasses et la fumée des gauloises ("disque bleu" pour les snobs). Là, en cas de pépin-surgé c'étaient trois dimanches d'un coup ! SAS et ses joyeusetés facho-macho-sado-érotiques arriva plus tard, préservant nos cervelles innocentes de l'anticommunisme (puis anti arabe) hystérique de leur auteur.

Quand on était grand, c'est à dire après le premier bac, on avait droit à la blouse blanche. Un magnifique macaron ornait nos manches droites "φ" -Philo. "ψ" -Science ex. "ε" -Mathélem. Mais la littérature était tout autant "conseillée", et le mélange filles-garçons très succinct.}

 

Dix ans plus tard naissait le premier First30.

On pourra consulter les rubriques "San-Antonio" et "OSS117" sur Wikipedia ainsi que les articles sur leurs auteurs. Sans oublier les articles savants sur le vocabulaire de votre Antoine chéri, mesdames. Pour nos bibliothèques de bord, Robert Laffont publie San-Antonio en collection "Bouquins" sur papier bible (San-A sur papier bible. Frédéric Dard doit être... aux anges). A mon avis OSS117 ne devrait pas tarder. Quant à SAS le papier est encore trop épais et il manque le trou pour le clou...

Puisqu'on est dans la bibliothèque de bord : Edouard Peysson est réédité en ''bouquins'', pour les curieux de la vie sur les cargos et paquebots à vapeur. On y trouve aussi des ‘'bouquins'' par thèmes (les phares ; la mer etc..)

En escale à Toulon faites un tour sur le quai d'honneur chez ‘'Mona Lisait'' : beau rayon d'ouvrages sur la mer et les marines de commerce et militaires. A Marseille la ‘'libraire maritime'', Quai des Belges est à recommander pour ses beaux livres (c'est bientôt papa Noël).